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Se concentrer sur ce dont nous avons vraiment besoin

  

Les maîtres d’ouvrage sont aujourd’hui confrontés à de nombreux défis. Pour Armin Vonwil, il est important d’étudier d’abord les possibilités offertes par la numérisation pour pouvoir ensuite se former de manière ciblée.
Gaby Jefferies
15.07.2021

Armin Vonwil, architecte dipl. ETHZ, Directeur Objets de placement Région centre, CFF SA Immobilier. Depuis l’été 2020, il représente la Communauté d’intérêts des maîtres d’ouvrage professionnels privés IPB au sein du Comité CRB.

Quels sont les aspects passionnants de votre poste actuel?
J’en apprécie particulièrement la diversité. Il y a le travail avec notre équipe de spécialistes issus d’horizons divers, mais aussi le contact interne ou externe avec des personnes passionnées par leur métier pour la mise en œuvre commune de projets. Nous travaillons sur des projets d’envergure d’une grande complexité – pas un jour ne se ressemble. En bref, il se passe toujours quelque chose et il y a toujours quelque chose à apprendre.

Lequel de vos projets vous apparaît être le plus intéressant?
Faire un choix est presque impossible. Tous nos projets se trouvent à des phases différentes face à des défis importants et exaltants. Les maîtres d’ouvrage CFF sont au cœur de l’actualité politique, avec toutes les exigences que cela implique. Souvent, la particularité d’un projet n’est pas le projet lui-même, mais le processus pour le mener à bien. Nos activités s’étendent de l’organisation des affectations temporaires sur nos terrains jusqu’au suivi de grands chantiers occupant généralement des surfaces restreintes et difficiles d’accès, sans oublier la participation à des jurys ou encore la location d’objets.

Quels sont les défis qui se présentent aujourd’hui aux maîtres d’ouvrage professionnels?
Nous nous inquiétons du renforcement des réglementations relatives aux processus constructifs, lesquels, par ailleurs, se complexifient. Nous autres maîtres d’ouvrage professionnels, sommes tenus de réfléchir en termes de durabilités sociale et écologique. Nous nous soucions moins des effets momentanés de l’actuelle crise pandémique. Le marché immobilier semble assez stable pour ne pas en souffrir à long terme. La situation actuelle ne doit pas nous faire perdre de vue le thème de l’efficacité énergétique et des matières premières.

La numérisation croissante a certainement de fortes répercussions pour les maîtres d’ouvrage. Comment faites-vous face à cette évolution?
Notre branche professionnelle est effectivement en pleine mutation. Rester performants, acquérir de nouvelles compétences et entretenir les échanges mutuels sont les priorités. Plus important encore, nous devons réfléchir à ce dont nous avons vraiment besoin et en quoi la numérisation peut nous être bénéfique. Une fois faite, cette réflexion nous permettra de cibler certaines formations. Cette première étape n’est malheureusement pas des plus simples. Mais subir sans agir serait une erreur, il faut simplement se lancer et enclencher le processus.

«Nous devons réfléchir à ce dont nous avons finalement vraiment besoin »

La gestion des données et des informations devient un sujet majeur. Quelles sont vos attentes à ce sujet?  
Je l’évoquais précédemment, face aux données et aux possibilités offertes, nous devons nous concentrer sur ce dont nous avons vraiment besoin. On peut objectivement se demander si toutes les données sont réellement nécessaires, même si la tentation de tout collecter est grande. Mais je peux me tromper et une intelligence artificielle interprétera à l’avenir correctement cette masse d’informations, y compris les données qui nous semblent aujourd’hui sans importance ou qui sont générées de toute façon au cours des processus. 

A quoi un maître d’ouvrage attache-t-il de l’importance lorsqu’il commande des informations?
Nous avons besoin d’informations claires et consistantes pour constituer une base de planification solide.

Quels rôles le développement durable et l’économie circulaire jouent-ils, selon vous?
Ces deux thèmes sont indissociables de notre mission. Nous les mettons déjà en œuvre en de nombreux endroits. Ils sont très fortement ancrés dans notre réflexion professionnelle au quotidien. L’intégration naturelle et rapide de ces thématiques en souligne la grande importance.

Vous siégez au Comité de l’IPB. Quels sont les objectifs de la Communauté d’intérêts des maîtres d’ouvrage professionnels privés?
L’association est une organisation indépendante qui représente les intérêts des maîtres d’ouvrage professionnels privés auprès des prestataires de services, des associations professionnelles, des autorités et d’autres organisations. Nous encourageons l’esprit de concurrence, la professionnalisation de la fonction de maître d’ouvrage, et renforçons la compétence des membres en tant que mandants. Nous veillons par ailleurs à favoriser un échange intensif de savoir-faire et d’expériences entre nos membres.

Quelles sont les principales activités de cette organisation?
L’IPB collabore à la refonte des normes et ordonnances au niveau national et contribue activement au développement des principes de durabilité dans l’immobilier. Nous visons une professionnalisation du domaine en termes de construction et d’immobilier. Nous sommes en quête de concepts immobiliers renouvelant la pensée et l’action pour la planification et la construction de demain. En outre, nous encourageons l’élargissement des compétences de nos entreprises partenaires en proposant des séminaires professionnels et d’autres offres de formation continue, ainsi qu’en entretenant des contacts avec l’ETH, la KBOB, les Hautes écoles spécialisées et d’autres associations. 

Depuis l’été dernier, vous représentez l’IPB au Comité de CRB. Quel rôle voulez-vous jouer ici?
J’y partage mon enthousiasme pour le développement du secteur de la construction, mais aussi l’expérience acquise dans le cadre de mon activité aux CFF ou à l’IPB. Comme l’ensemble du secteur suisse de la construction, CRB fait face à des défis et changements notoires. Je suis heureux d’accompagner CRB sur cette voie et me réjouis des échanges à venir avec les autres membres du Comité.